
Interview Cigaroa
Sol Hermoso – Le torcedor français
24/08/2025
Dans le paysage français du cigare, certaines rencontres marquent par leur singularité et leur authenticité. Florian, créateur de Sol Hermoso, incarne parfaitement cette nouvelle génération de passionnés qui osent franchir le pas de la création artisanale. À 44 ans, cet opticien installé à Montalivet, près de Bordeaux, a su transformer une passion dévorante en un véritable savoir-faire de torcedor.
Son parcours, atypique et inspirant, illustre parfaitement comment une curiosité peut devenir expertise, et comment la transmission d’un savoir-faire ancestral peut prendre des formes modernes et accessibles. Autodidacte dans l’art du roulage, Florian a développé avec Sol Hermoso une approche pédagogique unique, alliant formations en ligne, ateliers en présentiel et événementiel.
Découvrez dans cette interview le parcours d’un homme qui a su concilier entrepreneuriat traditionnel et passion du cigare, créant ainsi une marque à son image : élégante, accessible et résolument humaine.

Peux-tu te présenter brièvement et nous raconter ton parcours ?
Je m’appelle Florian, j’ai 44 ans et je vis à Montalivet, au nord de Bordeaux. Mon métier principal, c’est opticien – un domaine dans lequel j’ai bâti ma carrière et développé mon entreprise, avec passion et exigence. J’ai d’abord travaillé dans le commerce, puis, après une formation pour adulte, j’ai trouvé ma véritable voie dans l’optique. Ce métier m’a appris la rigueur, le sens du détail et l’importance de la relation humaine.
Mais en parallèle, une autre histoire s’écrivait. Celle d’une passion de plus en plus forte pour le cigare. Pendant 15 ans, j’ai fumé la cigarette avant d’arrêter, mais l’univers du cigare m’attirait déjà : il véhiculait quelque chose de rare, une image de luxe, d’élégance, une forme de dandyisme assumé, parfois élitiste. Le vrai déclic est venu il y a 7 ou 8 ans, lorsqu’un ami m’a offert un H. Upmann 52 pour mon anniversaire. Ce moment est resté gravé : un instant suspendu, hors du temps, où l’on se recentre sur soi. Depuis, le cigare n’est plus seulement une curiosité, mais un véritable art de vivre.
De cette passion est née une envie plus profonde : laisser une trace personnelle dans cet univers. C’est ainsi qu’est née Sol Hermoso, ma propre marque autour du cigare. Avec elle, j’ai voulu partager ma vision technique et pédagogique du processus de fabrication des cigares et apporter une solution « outillage » aux futurs rouleurs.
Aujourd’hui, je continue de conjuguer deux vies : celle d’opticien, bâtisseur d’entreprise, et celle d’artisan d’une aventure nouvelle avec Sol Hermoso. Deux chemins très différents, mais liés par le même fil conducteur : la recherche d’authenticité, de qualité et de partage.

Peux-tu nous présenter ta marque Sol Hermoso ?
Sol Hermoso, c’est avant tout une histoire personnelle. Quand j’ai créé la marque, mon ambition n’était pas de révolutionner l’univers du cigare, mais plutôt d’y apporter ma propre touche : une vision intime de ce que représente pour moi ce moment si particulier qu’est la dégustation. J’ai voulu une marque élégante mais accessible, qui invite à partager plus qu’un cigare : un instant de pause, une atmosphère, une parenthèse. J’ai voulu proposer une solution d’apprentissage clé en main qui s’articule autour de la formation en e-learning et/ou présentielle ainsi que le matériel pour travailler mais aussi une section évènementielle pour sublimer les moments de la vie des aficionados intéressés.
Le nom Sol Hermoso n’a pas été choisi par hasard : Il est tout d’abord le reflet de mon lieu de vie, mon havre de paix puisque qu’il est la traduction espagnole de mon hameau : Beausoleil. CQFD. Cela évoque également la chaleur, la lumière, cette énergie bienveillante que l’on retrouve dans un rayon de soleil. C’est ce que j’essaie de transmettre à travers la marque : de la convivialité, une certaine élégance, mais aussi de la simplicité.
Avec Sol Hermoso, j’ai aussi souhaité créer des formats qui ne soient pas réservés à une élite, mais qui puissent parler autant à l’amateur curieux qu’au passionné confirmé. Des formats pédagogiques qui racontent une histoire, mais surtout qui accompagnent des moments de vie : une rencontre entre amis, une fête, ou simplement un temps pour soi.
Aujourd’hui, Sol Hermoso est à la fois une aventure entrepreneuriale et humaine. C’est le plaisir de voir une idée prendre forme, de travailler avec des passionnés, et surtout de partager cette passion avec tous ceux qui, comme moi, considèrent que le cigare dépasse largement le produit : c’est une culture, une émotion, un véritable art de vivre.

Tu es aujourd’hui torcedor & formateur avec Sol Hermoso. Quel est ton parcours ?
Sol Hermoso, c’est avant tout une histoire personnelle, presque intime. Quand j’ai lancé la marque, mon objectif n’était pas de révolutionner l’univers du cigare, mais simplement d’y apporter ma propre touche, ma vision de ce que doit être ce moment suspendu qu’est la dégustation.
Tout est parti d’une curiosité : comprendre le tabac de l’intérieur. J’ai semé, récolté, bricolé des outils, expérimenté la fermentation et utilisé mes propres feuilles. Pendant le COVID, j’ai roulé mon tout premier cigare, avec mon tabac maison. La qualité n’était pas idéale, mais cette expérience a été un déclic. J’ai alors cherché des feuilles de meilleure origine, notamment aux États-Unis auprès de grossites référents et étonnament bien achalandés, et je me suis lancé seul, armé seulement de quelques vidéos vues sur Internet. Au total, j’ai roulé plus de 200 cigares avant d’obtenir un résultat qui me semblait vraiment digne d’être partagé.
De fil en aiguille, l’envie de transmettre cette passion a pris le dessus. J’ai créé un site, développé des formations – en ligne et en présentiel – pour initier d’autres passionnés à l’art du roulage, mais aussi des prestations événementielles et une petite boutique. Sol Hermoso est ainsi devenu un projet vivant, qui mêle l’entrepreneuriat, la passion et l’humain.
Je me suis également plongé dans la partie réglementaire pour comprendre les limites, les contraintes et les possibilités. Dans cette démarche, j’ai aussi échangé avec des confrères, comme Gaëtan Phan à Strasbourg, qui partage une philosophie proche de la mienne. L’idée n’était pas de se placer en concurrents, mais au contraire de s’enrichir mutuellement, d’apprendre l’un de l’autre et de contribuer ensemble à la vitalité de cet univers.
Aujourd’hui, Sol Hermoso, c’est à la fois une marque, un savoir-faire en mouvement et une aventure humaine que je continue de construire pas à pas.

Qu’est-ce qui te plaît dans la transmission de ce savoir-faire ?
Dans les ateliers Sol Hermoso, je tiens à faire de chaque session un moment à la fois pédagogique, chaleureux et sans chichis, accessible à tous. On se retrouve vers 9h30, autour d’un café et de croissants, le temps d’entrer en douceur dans l’histoire du cigare, de ses origines à nos jours, tout en abordant l’anatomie et les techniques de base.
Après quelques explications théoriques, on passe à la pratique – en confectionnant les poupées, ces noyaux de tabac que l’on prépare pour le roulage. On les met ensuite sous presse pour leur donner la bonne densité avant d’enchaîner sur la découpe et le roulage proprement dit. Chaque geste est expliqué, décomposé, et chaque participant avance à son rythme dans un groupe restreint (2 ou 3 personnes maximum) pour garantir une attention personnalisée.
La pause déjeuner est l’occasion de partager un repas maison dans une ambiance conviviale, où les échanges sur le cigare prolongent naturellement le moment. L’après-midi, on revient à l’atelier pour appliquer la cape, finaliser les détails, et affiner la forme. En fin de journée, je propose un atelier dégustation olfactif, pour aiguiser les sens et apprendre à reconnaître les nuances aromatiques du tabac.
Chaque participant repart avec entre 5 et 10 cigares roulés par ses soins, qu’il devra laisser reposer un mois avant de les déguster pour une expérience optimale.

Comment se passe la formation en ligne ?
La formation se fait à distance grâce à un support vidéo très complet qui contient toutes les étapes pour réussir à rouler ses propres cigares. Je l’ai conçu pour accompagner pas à pas chaque étape de l’apprentissage et surtout à son propre rythme.
Pour suivre efficacement le programme, l’élève torcedor doit avoir préalablement acheter le matériel nécessaire ainsi que le tabac. L’outillage est disponible directement sur ma boutique en ligne pour faciliter la préparation.
As-tu des lieux à recommander pour les amateurs dans ta région ?
Oui, plusieurs adresses que j’apprécie particulièrement :
- El Loco Café à Montalivet-les-Bains. C’est un lieu convivial où se mêlent cocktails maison, tapas généreuses et une ambiance chaleureuse. Le cadre moderne et la terrasse accueillante en font un endroit idéal pour déguster un cigare en toute tranquillité. L’établissement organise régulièrement des événements, notamment des soirées à thème, des concerts et des dégustations, créant ainsi une atmosphère dynamique et festive.
- The C Spirits à Bordeaux. C’est un lieu hybride alliant restaurant gastronomique, bar à cocktails, cave à cigares et fumoir. Avec une collection de plus de 500 références de cigares et une sélection de plus de 1000 spiritueux, c’est un véritable temple pour les épicuriens. L’établissement propose également des événements tels que des masterclasses, des concerts et des dégustations, offrant une expérience sensorielle complète.
- Le Churchill au Bouscat. Le Churchill est une civette spécialisée dans le cigare, offrant une large sélection de cigares en provenance directe des meilleurs producteurs. L’équipe de la boutique est réputée pour ses conseils avisés et son accueil chaleureux.
Quels sont tes projets à venir ?
Pour moi, c’est un side business. Je suis lucide : avec la législation qui se durcit (comme en Belgique, où les boîtes neutres et l’interdiction des bagues vont devenir une norme), ce n’est pas un métier d’avenir. Il y a une pression idéologique d’hygiénisme, et je ne cherche pas à en faire une carrière.
Mon but, c’est de continuer à transmettre et à partager ce plaisir. Je veux surtout développer mon activité événementielle, car ce sont toujours des moments forts et fédérateurs.
Enfin pour terminer cet entretien, quels sont pour toi tes deux meilleurs cigares ?
Pour moi, j’ai deux cigares en particulier :
- Le Davidoff Winston Churchill – Late Hour en Robusto, mon premier vrai coup de cœur. Ces cigares dominicains et nicaraguayens, roulés par des torcedors expérimentés, offrent une dégustation riche en notes de café, de noix et de cuir, parfaite pour prendre son temps et savourer pleinement chaque instant.
- Et la marque Château Diadem, un cigare qui reste gravé. C’est une gamme qui met en avant l’équilibre entre les terroirs du Nicaragua et de la République Dominicaine. Les cigares Conviction évoluent en bouche, passant de notes douces et crémeuses à une complexité et une intensité qui révèlent tout le soin apporté à leur sélection et leur affinage.
👉 Tu veux découvrir l’univers de Sol Hermoso en ligne :
Pour découvrir les créations de Sol Hermoso, suivre les actualités et participer aux événements, rendez-vous sur :
🌐 Son site officiel : https://www.solhermoso-cigars.com/
📸 Instagram : https://www.instagram.com/sol_hermoso_cigares/
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